COVID-19 : Mobilisation des étudiants de santé de la Faculté de Santé

Portrait de Willem : étudiant en DFASM1 actuellement mobilisé au sein des Urgences de l'hôpital Henri Mondor

Publié le 9 avril 2020 Mis à jour le 10 avril 2020

"Je me suis porté volontaire pour aider dans ce service en plus des gardes que j’effectue dans le cadre de mon trimestre. Je suis ainsi affecté à deux postes, un de jour et un de nuit.
Les tâches sont différentes selon les postes, avec comme point commun de participer au fonctionnement global des Urgences en ces temps d’épidémie. Ainsi, mes co-externes et moi nous occupons dans la journée de ce qui relève d’un pré-triage en amont de l’accueil des Urgences, dans une tente installée spécifiquement pour l’occasion. Notre rôle consiste à évaluer rapidement le motif de consultation du patient (patient atteint du COVID19 ou non), savoir s’il présente des signes de gravité, et enfin orienter le patient. Le but global de cette action est fondamental, pour éviter de propager le virus à des patients qui consultent les urgences pour un motif tout autre que le COVID19.
La nuit, notre rôle est différent, dans le sens où nous aidons réellement au fonctionnement intrinsèque des Urgences. Tous les externes présents aux Urgences sont ainsi appelés à prendre en charge le patient en binôme avec un interne ou un médecin sénior. Nous sommes ainsi formés à assurer correctement un interrogatoire, retracer l’historique médical et examiner le malade, tout cela pour savoir si son état relève malheureusement d’une hospitalisation dans un service hospitalier, ou si sa prise-en-charge médicale peut s’effectuer correctement à son domicile. Nous assurons également l’inscription du patient dans la base de données publiée par l’ARS et l’APHP, le COVIDOM ; nous sommes ainsi en première ligne dans l’établissement des chiffres de la Santé Publique.

Parallèlement à la prise en charge des patients infectés par le Sars-Cov-2, nous prenons également en charge les patients venant pour un tout autre motif, allant de fractures aux infections ORL, de problèmes neurologiques aux problèmes cardiologiques.
Mes coexternes et moi assurons ces permanences pour beaucoup de manière volontaire. Nous ne pouvions pas rester tranquillement chez nous alors que la situation flambe de toute part. L’administration de l’hôpital, de l’université, nos élus étudiants ainsi que nos séniors sur le terrain ont d’ailleurs tout fait pour nous permettre de nous mobiliser rapidement et dans les meilleures conditions possibles. Nous avons en effet été rapidement formés aux gestes barrières fondamentaux (habillage en tenue de protection, lavage des mains…) ainsi qu’à des gestes et techniques que nous pratiquons peu habituellement, mais qui aujourd’hui sont devenus fondamentaux (mise en décubitus ventral de patient en réanimation, fonctionnement global d’un ventilateur, prises de sang, perfusions, soins quotidiens…).
Nous ne sommes ainsi pas laissés pour compte, et participons activement au fonctionnement de tous les services dans lesquels nous sommes déployés.

Tout ceci nous apporte énormément, que ce soit sur le plan technique, administratif, médical, et d’autant plus sur le plan humain.
Nous sommes aux Urgences confrontés de plein fouet à la détresse de beaucoup de patients et de familles. Ce sont des situations que mes coexternes et moi avons déjà vécues pour la plupart. Mais cette épidémie fait que ces situations se répètent malheureusement de manière exponentielle.

Au-delà de tout cela, je dirais que cette épidémie nous apprend à être soudés. L’ensemble du corps médical et paramédical, du corps administratif et du corps technique de l’hôpital participe à son échelle à la prise en charge d’un patient atteint du COVID19.
Peut-être cela nous permet-il enfin à nous, encore étudiants en santé, de comprendre comment fonctionne la gestion d’une crise sanitaire. Nous vivons cela de l’intérieur et pouvons dès lors analyser la situation avec l’ensemble du personnel soignant et non-soignant mobilisés. Lorsque nous serons diplômés, j’ose espérer que cette situation dramatique que nous vivons actuellement nous permettra de mieux réagir si une crise sanitaire d’une telle ampleur venait à se reproduire. "